Cie Marche ou Rêve

Cie Marche ou Rêve

Revue de presse

Les spectacles de la Cie Marche ou Rêve animent aussi les gazettes...

 

 

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LA CHAISE BLEUE

 

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DEZAKORDAM


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PAS AUJOURD'HUI

 

"L'avez-vous remarqué ? On trouve aux spectacles jeune public non seulement des enfants en nombre, mais aussi des parents en quantité non négligeable, un peu comme si les uns n'allaient pas sans les autres.
Le spectacle, lui, pense légitimement aux premiers, plus rarement aux seconds, dès lors réduits à s'ennuyer sans trop le montrer ou se réjouir des seules réactions de leurs bambins. Certaines compagnies voient heureusement un peu plus loin.
D'abord, en ne confondant pas jeune âge et niaiserie ; et parfois, chantilly sur le baba, en mêlant à leur histoire de ces petits clins d'œil qui ravissent l'adulte, quelque prouesse ou finesse que lui seul appréciera et qui, pour le coup, lui permet de goûter le spectacle autant que sa progéniture. Ainsi en va-t-il de la compagnie Marche ou Rêve dont la reprise, en ce moment au théâtre du Grand Rond, de "Pas aujourd'hui" pourrait prendre valeur d'exemple.
[ ... ]
Disons-le en tant qu'adulte, père et ancien enfant : c'est du nanan. Bonne histoire, aux loufoqueries assises sur des références sans obscurité ; costumes délicieux sortis, sauf erreur, de l'atelier Drôle de Bobines (nous en reparlerons un jour prochain) ; lumières bien travaillées, maquillages discrètement clownesques, accessoires en juste nombre. Et pour le reste, l'entrain de deux comédiens rompus aux arts du cirque comme à ceux des planches, sans compter le hip hop. Bref, la fraîcheur sans la puérilité.
Rien d'étonnant, dès lors, à ce que les marmots se régalent. A condition, toutefois, d'avoir l'âge minimum requis. Que voulez-vous ? l'ogresse a beau être mignonne, c'est une ogresse et elle fait un peu peur, parfois. Mais pour le reste… Ce ne sont que chamailleries et disputes, chutes et pitreries, fâcheries, gambades, dégringolades, chahut, grimaces et tout le tralala. On en regretterait presque de ne pas avoir au bas mot deux décennies de moins (ou plus en cas de besoin).
Heureusement, il y en a pour tous les âges et les plus chenus goûtent aussi bien le rap du mioche au son de "We will Rock You" que l'évocation du “féminimz”, la musique de générique du "Flic de Beverly Hills" que le rappel des conditions exactes de tout anniversaire qui se respecte. Sans oublier les emprunts aux pistes rondes - le cirque plaît à tous les âges - et le simple plaisir qu'il y a à voir du travail bien fait.
Allez, tous à table…"

Jacques-Olivier Badia - Le Clou dans la Planche - 22/03/2008

 

 

 

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POUCE !

 

"La compagnie Marche ou Rêve fait la guerre à sa manière au Théâtre du Grand Rond :

 

[...] Deux soldats de quelque guerre inconnue et sans fin, émergeant du sommeil dans leur décor familiers de cantines, de gamelles et de bidons. […] Elle doit durer depuis un bout de temps, cette promiscuité des deux pioupious […]Un bout de temps, c'est sûr, puisqu'on ne sait même plus à quoi ressemble Lui, ou Il, l'Autre, celui d'en face, pour tout dire l'Ennemi avec un grand "euh ?" "Et toi tu l'as vu ? Il est comment ?" […] Le reste du temps on pense au pays, on plonge dans la mélancostalgie devant la photo de Maman, la mince à jolie robe ou la grosse à moustache selon veine ou déveine. "Tu crois qu'il a un chez-moi, Lui ?" Mais ça ne peut pas durer, ces choses-là, pas après qu'on s'est demandé : "Tu crois qu'Il est comme nous ?" Alors on sort l'écrase-pou, on le prend pour modèle, un grabouillis et hop, par-dessus les barbelés. S'Il avait un pouce, Lui aussi ? [...]
Qui a vu Dezakordam, La Chaise bleue ou les fantaisies ogresques de Pas aujourd'hui sait combien la compagnie Marche ou Rêve déteste le discours infantilisant, le consensus mou et le spectacle de bouts de ficelle. Tout à l'inverse, ses partis sont ceux de l'intelligence - du spectateur, autant et plus que du créateur - de l'écriture soignée, d'un visuel léché fondé tant sur une identité dont les costumes et décors de l'atelier Drôles de Bobines assurent la continuité, que sur un mouvement porté par les arts circassiens, clowneries, jongleries ou acrobateries en tête.[...]
Entre auguste et clown blanc, aussi bien, dans une balance du rire et de la mélancolie qu'assure une
écriture équilibrée, toute personnelle au départ, puis enrichie de l'apport des autres membres de la compagnie. Facéties souvent subtiles et destinées aux grand-âgés comme aux bambins, ce qui ne les empêche pas de fonctionner avec l'efficacité née d'une précision et d'une rigueur toutes circassiennes."

 

Jacques-Olivier Badia - Le Clou dans la Planche - 20/02/2009

 


 

CA MANGE PAS D'PAIN


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MICHEL MONTE UN CLASSIQUE

 

"Ah, le théâtre... Est-ce la hache après le thé, est-ce le circonflexe de l'accent d'où qu'il soit ? Toujours est-il qu'il suscite depuis des siècles d'irrépressibles vocations de plume ou de scène, celles-là mêmes qui ont valu à la littérature mondiale ses plus grandes œuvres et aux spectateurs des éternités de souffrances lycéennes ou strapontines (les unes, d'ailleurs, allant souvent avec les autres). Dernière en date, celle de ce Michel qu'on découvrit au détour de 2003 plus ou moins 2004, clamant diabolo en main que Ça mange pas de pain : de retour, l'inconscient, avec Michel monte un classique à l'heure où les apéromanes vont boire au Théâtre du Grand Rond.

Il n'a pas changé, Michel. Même silhouette dont l'épaisseur s'obstine dans une proportion inverse à celle de la longueur, même pantalon trop court sur chaussettes de sport, même veste Prince de Galles surmontée d'une chapka en véritable vison synthétique. L'élégance faite homme malgré les tics de l'oeil et des épaules, le célibat obstiné et sept ans de diabolo...

Il a décidé de faire du théâtre, Michel, parce que ça rapporte des subventions alors que le diabolo, non. Et s'enquille sans attendre une formation express aux côtés de Stanivlaski – enfin son bouquin, là, La construction du personnage – et des meilleurs auteurs de manuels de dégrossissage théâtral. D'où roulade, pas roue, pas chandelle, pas saut de guinde, egjerchiches de dikchion, travail nécessaire sur la voix et les registres. Et choix de l’œuvre, enfin. Au hasard... Don Juan ? Bon, d'accord.

Le lecteur du Clou ayant une connaissance encyclopédique du théâtre du fait même de ses excellentes lectures, nous ne reviendrons pas sur l'argument de la célèbre pièce de Jean-Baptiste Poquelin dit Molière 1622-1673, 1665 pour Don Juan. Si ? Bon, vite fait alors, d'autant que Michel fait ça mieux que nous : Don juan a le désir plus facile que la fidélité ; Sganarelle réclame ses gages d'une voix de corniaud ; Done Elvire est bien malheureuse et ses frères fort fâchés ; Charlotte porte un chapeau de paille, Pierrot aussi ; le commandeur est mort, mais vit en sa statue et ne déteste pas un petit festin de temps en temps ; deux et deux font quatre ; ça finit mal pour les gages.

 

En gros, parce qu'il ne faudrait tout de même pas oublier le kriss en plastique, le spectre noir, le robot et le haut-parleur. Oui, c'est du contemporain... Mais du meilleur.

Pour ceux qui auraient raté sa naissance, Michel ne s'appelle pas Michel mais Sébastien, Osmont de son autre nom. Le parent spectateur le connaît mieux en pilier de la Cie Marche ou Rêve, avec laquelle on l'a vu se donner en spectacle dans La Chaise Bleue ou Pouce !, pour ne citer que du pas trop vieux. Et c'est pour lui la toute première semaine de résurrection en Michel.

 

Michel est donc un de ces losers magnifiques et empotés qu'aime tant la scène et dont les maladresses soignées cachent en général un travail acharné. Un clown pour adultes, caractérisé comme il se doit par le costume et quelques-unes de ces attitudes récurrentes, tocs de geste et tics de langage, qui vous campent un personnage en moins de coups qu'il n'en faut à une cuiller à pot. Loin de l'accumulation d'épisodes qui caractérisait son précédent spectacle, Michel affronte donc ici le grand répertoire avec un minimum d'accessoires et sur le ton de la réduction de l’œuvre à quelques réminiscences populaires, communes et dévoyées – procédé dont l'ancienneté ne diminue en rien l'efficacité, la puissance d'évocation par l'absurde.

 

En ayant déjà beaucoup dit, nous n'irons pas plus loin. Le travail est tout frais et se construira en partie au contact du public. Il cherche donc encore une diversité d'effets qui lui manque un peu, l'aisance finale du rythme, l'appui sur quelques temps forts pour l'instant indistincts. Mais le charme et la simplicité du personnage, sa facilité de contact avec le public et sa loufoquerie fondamentale font déjà preuve d'une efficacité redoutable, s'il faut en croire les cascades de rires qui ponctuèrent cette première incursion de Michel dans le répertoire classique du Grand Siècle.Une appropriation dont Molière, du fond de sa tombe présumée du Père-Lachaise, ne devrait pas renier les délicieuses et très volontaires boiteries."

 

 Jacques-Olivier Badia - Le Clou dans la Planche - avril 2011

 


 

PIERRE ET MARIE CÉLÈBRENT L'AMOUR

 

 

"Pierre et Marie célèbrent l'amour Théâtre du Grand Rond

 

Quand on n'a que l'amour...

 

"Quand on n'a que l'amour
Mon amour toi et moi
Pour qu'éclatent de joie
Chaque heure et chaque jour"
Jacques Brel – "Quand on n'a que l'amour" (1956)

Après une année 2015 que Sa Majesté Elisabeth II qualifierait volontiers d'anus horribilis (note au correcteur : merci de vérifier combien de "n" il faut à "anus", j'oublie toujours), nous ressentons tous le besoin de retrouver cette sérénité béate qu'offre la lénifiante camomille lors des froides soirées d'hiver. Et pour cela, quoi de mieux que d'entendre chanter ce doux sentiment qui fait vibrer cœurs et corps depuis qu'une bande de primates un peu mieux dégrossis que les autres a choisi de quitter l'animalité pour créer l'humanité : l'Amour ? Avec un grand aaah, oui...
Cet amour, on le trouvera - bien avant l'heure de la camomille, mais à peu près à celle de la bibine vespérale - au théâtre du Grand Rond, où Pierre et Marie ont choisi de le célébrer à glotte rabattue. Lui : le polo fermement rentré dans un chino rigoureux, portant avec l'aisance de l'habitude ces binocles en cul de bouteille qui dénoncent au premier coup d'œil le myope de haute volée, sinon le presbyte (en un mot, oui, avec un seul "s" et un "y"). Elle : carré de soie sur chemisier d'une blancheur virginale et jupe droite, la flûte à bec triomphalement érigée hors du sac à main.
Quoique originaires de diocèses différents, le hasard les a réunis il y a quelque vingt années, une destinée commune bientôt confortée par un mariage béni du Seigneur et une tripotée de bambins. Et voici que confrontés à la désertion des paroisses et convaincus de la nécessité de raviver la foi par la modernité, ils ont décidé de se donner en spectacle, pénétrant à leur manière les chauds sillons ouverts par le pape François – par la chanson, donc.

"Tu t'inquiètes pour un son inconnu..."

Chansons ô combien actuelles et immortelles que celles qu'ils ont choisies, et célébrant toutes l'amour s'il faut les en croire. L'amateur n'y reconnaîtra que du meilleur, introduit par le célèbre psaume "Naître et mourir pour la paix" : le "Nous" d'Hervé Vilard, cet éclat de pire en plein chœur ; l'entraînant "Boys Boys Boys" de Sabrina Salerno, dont la postérité a oblitéré jusqu'au prénom faute de réussir à faire oublier la chanson elle-même ; le regard envoûtant de la tendre "Céline" célébré par le regretté Hugues Aufray ; les pérégrinations nocturnes du chanteur préféré des Français (jusqu'à Kendji Girac, en tout cas) telles que rapportées dans "Je marche seul", avant un petit détour par Nantes et la rue de la Grange aux Loups en compagnie de Barbara ; un regard encore, mais assassin, celui des "Yeux revolver" de Marc Lavoine ; et même l'insurpassable "Hallelujah" de Leonard Cohen.
Hélas, force est de reconnaître que Pierre et Marie, en dépit de leurs bonnes intentions, ne sont ni Leonard Cohen, ni Barbara, pas même Hervé Vilard et Sabrina... Est-ce en raison de la frustration née d'une stricte observance des préceptes de la sainte église catholique et romaine ? La voix, le geste dérapent parfois et les paroles avec eux, faisant verser ces textes fameux du spirituel... eh bien, dans le charnel, avec une délicatesse de propos digne des plus grands chantres de la bagatelle sans ambages. Que dirait donc le bon abbé Gabriel-Charles de Lattaignant de cette rencontre iconoclaste du mot et de la chose ?
Une chose en tout cas est certaine : ce tour de chant céleste et éthéré atteint sans peine son but, s'il est de rendre le sourire à une humanité dans la peine. Le sourire seulement ? Eh bien non... C'est qu'on rit à pleurer de cette folle cavalcade chansonnière tout entière centrée entre la cuisse et le nombril, même si des accents plus graves permettent ici et là de reprendre son souffle. A ne recommander qu'aux plus fervents de la religion plumardière, qui auront pris la précaution de laisser les enfants à la maison, sous la garde d'une farouche douairière..."

 

Jacques-Olivier Badia - Le Clou dans la Planche - le 08 Janvier 2016

 

 

 

 

 



06/02/2014
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